Une nouvelle recette de burger à base de cannabidiol (CBD) a été mise au point par Olivier Leclerc, le tenancier du restaurant La Cuisine de Comptoir à Poitiers. C’est l’information qui a été relayée ce mercredi par les confrères de Franceinfo. Le restaurateur s’explique sur son initiative.
Recette de burger au CBD ou la quête d’une saveur particulière
A en croire Olivier Leclerc, c’est l’expérience gustative qui l’a convaincu d’associer le CBD à ses fourneaux. Il y a dans le CBD, affirme-t-il, une aromatique très particulière.
Le procédé est assez remarquable. « A la base, on part des fleurs, des têtes de California Bud que l’on fait infuser dans une huile d’Olive du Minervois près de Narbonne. On fait, en premier, une cuisson à 85°C avec ces têtes. Ça révèle toute la saveur et l’arôme de la plante car le corps gras est un excellent conducteur pour les saveurs. Dans le burger, on met de la tomme fleurie affinée en Alsace qui est roulée dans les fleurs… On y a ajouté un peu de romarin pour appuyer la note herbacée donnée par le CBD ».
La recette n’a d’ailleurs pas manqué de susciter l’intérêt de beaucoup de clients. Elle a boosté la vente des burgers qui représentent 60% des ventes du restaurant. A noter que les burgers au CBD en représentent 40%. Etant donné que Olivier Leclerc ne cultive pas personnellement du cannabis, il s’approvisionne au magasin bio My Chanvre.
Poitiers : Ville non favorable à la vente de cannabis
Le magasin bio My chanvre a ouvert ses portes il y a à peine deux mois, nous confie Olivier. Cependant, la clientèle ne manque pas, même en période de pandémie mondiale.
Malgré cet engouement autour du cannabis dans la ville de Poitiers, il faut bien reconnaitre que les expériences passées de boutiques de CBD n’ont pas été concluantes. La dernière en date est la boutique Best Hemp. En Septembre 2018, une perquisition des locaux et le placement en garde-à-vue du gérant ont mis fin à cette aventure.
Une évolution de la législation française : L’arrêt de la Cour de Justice de l’union Européenne
Depuis ce temps, la législation et les mentalités ont quelque peu évolué. Olivier Leclerc pense en effet que sa clientèle n’aurait pas favorablement accueilli sa recette, s’il l’avait mise au point plutôt.
Parlant de législation, même si au plan interne, la France n’a pas pour autant fait bouger les lignes, l’arrêt de la Cour de Justice de l’Union Européenne conforte le CBD dans sa qualité de substance non psychotrope.
Comme le constate ce restaurateur, il y a comme une espèce d’hypocrisie des autorités françaises qui contraste bien avec les besoins réels des français. Cette opinion est également partagée par Louis Quilichini, créateur de My Chanvre. Celui-ci se rend à l’évidence que la majorité de sa clientèle a passé la quarantaine. Il justifie cela par les propriétés de relaxation du CBD. Selon lui, « les français ont beaucoup de mal à dormir ! La crise n’arrange rien… ».