Après la suppression des subventions en faveur de l’homéopathie, les laboratoires Boiron avaient besoin d’un nouveau souffle. Ils ont en effet communiqué il y a quelques semaines, une régression de leur chiffre d’affaires. Pour pallier ce déficit, Boiron a choisi de diversifier ses activités en participant à l’expérimentation sur le cannabis. Cette information a été diffusée par plusieurs journaux de la place, dont Ouest-France.
Boiron, dans le rôle de distributeur
L’Agence Nationale de Sécurité et du Médicament va procéder à une sélection dans le cadre de ce projet de cannabis thérapeutique. A l’issue de la sélection, six binômes producteur-distributeur, de même que des suppléants doivent être mis en place.
Mais pour l’heure, il est connu déjà que le laboratoire Boiron s’associera à son homologue britannique Emmac Life Sciences. Ce dernier est d’ailleurs le seul partenaire présent en Europe et qui produit du cannabis au Portugal.
Il faut faire remarquer que le laboratoire Boiron ne sera pas dans le rôle de producteur, mais plutôt dans celui de distributeur. Il devra donc mettre à contribution sa chaine logistique et de distribution.
Cette activité de diversification du laboratoire Boiron a été également étendue à la vente de compléments alimentaires et de probiotiques.
Expérimentation du cannabis thérapeutique : Quand se tiendra-t-elle ?
Le 25 Octobre 2019, l’Assemblée nationale a autorisé une expérimentation de l’usage médical du cannabis. L’amendement ayant abouti à ce projet de loi a été proposé par Olivier Véran, neurologue de profession.
L’expérimentation devrait en effet débuter en Septembre 2020, mais la pandémie de Coronavirus a entrainé son report. Pour l’heure, elle commencera avant Mars 2021 et prendra en compte 3000 patients qui seront traités pendant deux ans.
Expérimentation du cannabis : Pour quel objectif ?
L’expérimentation du cannabis permettra de savoir si son utilisation est pertinente ou non. Etant donné que la législation en matière de cannabis en France interdit la culture de plants de cannabis dont la teneur en THC est supérieure à 0,2%, il est très probable que la France recoure à des producteurs étrangers.
Quels patients sont concernés ?
Les patients concernés sont estimés à 3000 environ. Ils souffrent pour la plupart du temps, de maladies graves comme la sclérose en plaques. Ces patients consommeront du cannabis sous forme d’huile ou de fleurs séchées.
L’Agence Nationale du Médicament et de la santé a en effet affirmé ceci : « Afin de faire un suivi exhaustif des patients inclus dans l’expérimentation, un registre électronique permettra d’enregistrer et de suivre la totalité de ces patients ». Ce registre, précise-t-elle, sera renseigné par les prescripteurs, les pharmaciens et les patients, avec la possibilité d’intégrer le personnel infirmier.
En plus du registre, une étude complémentaire devra porter sur un nombre restreint de patients. Ceux-ci seront toutefois issus du registre initial et feront l’objet d’étude par une équipe de recherche.
Par ailleurs, l’expérimentation actuelle permettra d’évaluer également le dispositif d’accès au cannabis médical.
Il faut toutefois noter que la France est très en retard sur d’autres pays, en terme de légalisation du cannabis médical. Plusieurs pays de l’UE l’ont déjà autorisé, à l’exemple de la Suisse, du Canada, de l’Allemagne ou encore des Pays-Bas.