Depuis 2018, de nombreux « Shops CBD » ont vu le jour un peu partout sur le territoire français, comme on en voit à Limoges et à Brive. Cette prolifération de boutiques de CBD peut-elle motiver la légalisation du cannabis thérapeutique en France ? Eric Correia, un fervent défenseur du cannabis médical nous livre son avis.
L’argument majeur d’Eric Correia
Eric Correia n’est pas qu’un fervent défenseur du cannabis thérapeutique. Il est également un élu creusois au conseil régional de Nouvelle Aquitaine.
Pour soutenir son combat, il fait constater qu’en autorisant la production des médicaments à partir des opiacées, cela devrait justifier également l’usage du cannabis à des fins médicinales.
Les opiacés, faut-il le rappeler, sont en effet connus pour être responsables de certains effets secondaires.
Cet élu milite en effet non seulement pour l’expérimentation du cannabis thérapeutique, mais pour sa production sur le territoire français.
Cela passe par la possibilité de transformer la fleur de cannabis en elle-même. A noter que pour l’heure en France, ne peuvent faire l’objet de production que les plants, les fibres et les graines du cannabis.
Expérimenter le cannabis thérapeutique, ce n’est pas le légaliser
Eric Correia a fait ressortir plusieurs distinctions.
La mise en place d’un cannabis thérapeutique est liée à des règles de fabrications très strictes. Le contrôle s’opère en effet depuis la graine jusqu’au produit final. Ce n’est ainsi qu’on peut garantir la régularité des dosages dans les médicaments.
En ce sens, c’est l’Etat qui met en place ses mécanismes de contrôle et détermine les médicaments à base de CBD pouvant être utilisés dans des pathologies déterminées. Autant dire que l’expérimentation du cannabis n’est pas synonyme de sa légalisation.
Par ailleurs, cela ne veut pas dire non plus, que la production des fleurs de cannabis est désormais autorisée. Tout ce qui change, c’est la mise au point de médicaments à base de cannabis sous le contrôle de l’Etat.
En outre, pour l’élu régional Eric Correia, la différence entre le cannabis bien-être (récréatif) et le cannabis thérapeutique n’est pas nette. Parmi les consommateurs du cannabis à usage récréatif, il se trouve certains qui affirment qu’ils y recourent pour soulager leurs douleurs chroniques ou pour se libérer du stress.
A partir de ce constat, relève-t-il, la distinction entre le cannabis à usage récréatif et le cannabis thérapeutique est alors privée de son fondement et ne peut plus servir de repère dans la catégorisation des sortes de cannabis.
Durcissement de la législation sur le cannabis : Un gain manqué énorme
En France, il est interdit de commercialiser la fleur de CBD ou les dérivés qui en sont issus.
C’est pour cela que qu’il fut un temps où la commercialisation de l’huile de CBD (produite à partir des fleurs de cannabis) était interdite.
Mais un arrêt rendu en Novembre 2020 par la Cour de justice de l’union Européenne va déclarer cette décision contraire au principe de la libre circulation des produits dans l’espace européen.
A en croire Eric Correia, ce durcissement de la législation empêche le développement des emplois et par conséquent entraîne des gains manqués énormes.